(57) | Abrégé : L’enfouissement des déchets ménagers sans tri en amont est à l’origine de la surabondance de lixiviat dans les décharges ce qui engendre une pollution des sols et des nappes phréatiques. En raison des exigences des normes de rejet et de la stabilisation des lixiviats, plusieurs techniques sont utilisées pour le traitement du lixiviat. Toutefois, le coût de ces procédés est élevé et difficile à supporter pour les exploitants. Dans ce travail, une nouvelle solution écologique à faible coût est proposée en utilisant les boues de lavage des phosphates et le compostage. Diverses combinaisons ont été utilisées à partir de quatre substrats (lixiviat, déchets verts, boues de lavage des phosphates et margines) avec des proportions différentes pour construire quatre andains. Un contact de 24 heures entre les boues de phosphates et le lixiviat a eu lieu avant l'ajout des déchets verts. L'analyse microbiologique a montré la richesse du lixiviat en streptocoques fécaux et en flore mésophile totale, mais une réduction significative a été démontrée après 24 heures seulement de contact entre les boues de phosphates et le lixiviat, ce qui est probablement dû à l'effet de la chaux contenue dans ces boues. Le suivi des paramètres physicochimiques tout au long du processus de compostage a montré que la température des différents andains a suivi un bon rythme présentant toutes les phases du compostage. L'humidité, le pH, le rapport C/N, le pourcentage de dégradation de la matière organique et les paramètres d'humification sont conformes aux normes de qualité du compost. Les résultats des analyses microbiologiques, révèlent également l’effet positif de la combinaison entre le traitement alcalin par les boues des phosphates et le compostage sur l’hygiénisation du produit de départ. Tous les résultats obtenus ont montré que l'état de maturité des composts finaux est conforme à la norme NFU 44-051 et que ces composts peuvent être utilisés comme amendements organiques. |